19 Novembre 2020

Etude Allianz sur la culture financière et la culture du risque : l’autre face de l’inégalité entre les sexes

Etude Allianz sur la culture financière et la culture du risque : l’autre face de l’inégalité entre les sexes

 

  • Une crise qui n’affecte pas tout le monde de la même façon : les millennials et les femmes sont les plus touchés par la Covid-19, surtout en France
  • Un niveau terriblement faible de culture financière : seuls 19,2 % des Français interrogés ont un niveau de connaissances financières suffisant, le taux de loin le plus bas de l’échantillon interrogé
  • L’écart entre les sexes est considérable : avec 16,3 % de différence, hommes et femmes n’ont pas du tout le même degré de connaissances financières
  • De l’importance de la culture financière : les épargnants avertis ont plus de chances d’éviter le piège d’investir dans les actifs soi-disant moins risqués mais qui enregistrent des pertes
  • La culture du risque est tout aussi faible – 26% des Français interrogés ont des connaissances en matière de risque – mais elle semble avoir moins d’influence sur les décisions d’investissement et la tolérance au risque

Dans le cadre de la première édition du « Rapport Allianz sur les ménages », une étude représentative sur un échantillon de 1 000 personnes menée respectivement en France, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, en Italie, en Espagne et aux États-Unis. L’analyse porte sur les expériences en matière de revenu, de consommation, d’épargne et d’investissement, de connaissances financières et de culture du risque pendant la pandémie de COVID-19.

Covid-19 : une crise qui ne touche pas tout le monde de la même façon

Selon les prévisions, les répercussions de la pandémie devraient être multiples : au moins 55 % des personnes interrogées dans chacun des sept pays étudiés ont déclaré que la pandémie était l’événement économique le plus important de leur vie. Les disparités d’un pays à l’autre reflètent principalement l’ampleur de la crise sanitaire et économique. Les Français interrogés affichent un niveau moyen de résilience : 31,9 % d’entre eux déclarent avoir vu leurs revenus baisser sous l’effet de la pandémie (contre 30,0 % pour l’échantillon total). Les sept pays se rejoignent toutefois sur le fait que les femmes et les millennials ont été touchés de manière disproportionnée par la crise. 37,8 % des millennials ont vu leurs revenus baisser, contre 27,2 % des non-millennials. L’écart entre les femmes et les hommes est tout
important : 32,8 % des femmes interrogées ont vu leurs revenus baisser de manière significative, contre 27,1 % des hommes. En France cependant, l’écart entre les sexes est énorme puisqu’il atteint 14,5 %, soit de loin le plus important parmi les sept pays concernés par l’étude.

Culture financière : moins on en sait...

Afin de mesurer le niveau de culture financière, l’étude posait quatre questions faisant appel à différentes compétences financières : calcul, intérêts, comptabilité et inflation. Dans l’ensemble, le niveau de culture financière des personnes interrogées est terriblement bas : seuls 28,5 % des personnes interrogées ont répondu correctement aux quatre questions. En France, ce nombre tombe à 19,2. Si des différences entre les différents groupes d’âge sont cohérentes - la culture financière s’acquiert peu à l’école et principalement par expérience –, le très net écart entre les sexes dans tous les pays a de quoi surprendre : alors que 36,4 % des hommes interrogés possèdent un niveau de connaissances financières suffisant, seules 20,7 % des femmes de l’échantillon français ont le niveau. En France, l’écart entre les sexes est tout aussi important (16,3 %). « L’énorme écart entre les hommes et les femmes en matière de culture financière est alarmant », déclare Patricia Pelayo Romero, auteure du rapport. « La culture financière est un facteur déterminant qui explique pourquoi un pan de la population est mieux à même de faire face au choc que d’autres. La conjonction d’un faible niveau de culture financière et d’un impact financier plus important constitue le terreau parfait d’une récession féminine (« she-cession »).

La culture financière n’est pas un concept abstrait, elle a des conséquences mesurables. Lorsqu’on leur a demandé comment investir 1 000 euros, les personnes interrogées ayant un niveau de culture financière suffisant ont opté pour les valeurs mobilières (34,8%) au détriment des dépôts bancaires (22,3%), lesquels génèrent des rendements réels négatifs dans l’environnement de taux nuls actuel. Les personnes interrogées dépourvues de culture financière ont répondu l’inverse (26,8 % contre 29,8 %). Plus inquiétant encore, ces personnes sont plus enclines à investir dans les cryptomonnaies (11,6 %) que dans les produits d’assurance (9,0 %). « La culture financière fait une réelle différence », commente Arne Holzhausen, co-auteur de l’étude. « En période de taux d’intérêt réels négatifs, l’actif jugé le moins risqué enregistre des performances négatives. Les épargnant avertis savent comment éviter ce piège. »

Culture du risque : pas de quoi s’inquiéter...

Le rapport pose également deux questions « culture du risque » : une sur les probabilités de résultats et une sur la diversification des risques. Là encore, le niveau est (très) faible : seuls 27,6 % de l’ensemble des personnes interrogées ont répondu correctement aux deux questions ; en France le score est encore moins bon (26 %). La différence entre les sexes est elle aussi considérable : 9,6 % pour l’ensemble de l’échantillon et 12,9 % pour la France. Cependant, le rapport ne peut pas démontrer l’hypothèse selon laquelle la tolérance au risque est déterminée par le niveau de connaissance de ce dernier : une forte aversion au risque a pu être constatée aussi bien chez ceux qui ont une bonne culture du risque que chez les autres. Le niveau en moyenne plus élevé d’aversion au risque constaté chez les femmes indique que d’autres facteurs non observables comme la personnalité ou les attentes en matière de rôle social entrent en ligne de compte.

« Les niveaux terriblement faibles de culture financière et de culture du risque doivent inciter les responsables politiques et le secteur de la finance à prendre des mesures », déclare Patricia Pelayo Romero. « L’environnement d’investissement était déjà délicat avant que la crise sanitaire ne touche de plein fouet les économies et les marchés. Il l’est encore plus aujourd’hui. Faute de connaissances solides, nombre de ménages sont condamnés à prendre de mauvaises décisions sur le plan financier, avec des conséquences dévastatrices pour leurs finances à venir. Alors que les décideurs politiques devraient trouver des moyens d’intégrer la pédagogie financière dans les programmes scolaires standard, le secteur financier devrait redoubler d’efforts pour proposer des produits simples et faciles à comprendre. »

Pourcentage d’adultes ayant des connaissances financières suffisantes de l’échantillon, par pays et par sexe
Réponses en %

 

Autriche

France

Italie

Allemagne

Espagne

Suisse

États-Unis

Hommes

44,1

27,8

44,7

39,0

31,8

38,3

29,0

Femmes

28,2

11,5

24,0

24,7

13,3

22,6

21,3

Total

35,8

19,2

33,8

31,8

22,1

31,2

25,0

 

Pour accéder à l’étude Allianz, cliquer ici.

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A propos d'Allianz

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