04 Avril 2022

La campagne présidentielle française est-elle verte ?

La campagne présidentielle française est-elle verte ?

La campagne présidentielle française est-elle verte ? C'est la question que se sont posée les équipes d'Allianz Research menées par Ludovic Subran, Chef économiste du groupe Allianz.

 

La France s'est fixé des objectifs ambitieux pour lutter contre le changement climatique, notamment la réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre de -40 % d'ici à 2030 par rapport à 1990. Mais la transition verte a rencontré plusieurs écueils ces dernières années en raison de la faiblesse des incitations à impliquer le secteur privé et de l'insuffisance des financements des politiques vertes.

Malgré plusieurs grands programmes, dont France Relance 2021-2023 (30 milliards d'euros consacrés à la transition écologique), France 2030 (50 % des 54 milliards d'euros consacrés aux objectifs climatiques) et le Plan de résilience (lancé en mars pour protéger les ménages et les entreprises de la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine) la France doit, de toute urgence, accélérer sur deux objectifs : réduire significativement la demande d'énergie finale et décarboner la production d'énergie.

Aucun des candidats aux prochaines élections ne dispose d'une feuille de route claire pour accélérer la transition verte. La plupart des candidats s'accordent sur la nécessité d'atteindre cet objectif, mais chacun mise sur un mix énergétique différent pour y parvenir, les principales divisions portant sur le rôle du nucléaire et de certaines sources renouvelables (les éoliennes notamment), ainsi que sur le taux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, à l'exception des partis Verts (EELV) et d'extrême gauche (LFI), les candidats à la présidentielle donnent peu de détails clairs sur la manière de réduire significativement la consommation d'énergie et de développer les énergies renouvelables. Tous les candidats parlent également de la mise en œuvre d'une taxe carbone à la frontière (de l'UE) pour améliorer la compétitivité des biens produits localement, mais ils la présentent comme une mesure visant à stimuler la compétitivité industrielle, sans reconnaître l'effet négatif sur le pouvoir d'achat des ménages. Il manque également des mesures visant à renforcer la capacité institutionnelle et les rapports statistiques sur la mobilité et les habitudes de déplacement, qui seront essentiels pour faire correspondre les aides publiques aux besoins réels en matière de consommation d'énergie.

Ceci est important car les objectifs actuels de la politique française ne sont pas suffisants pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C. Les économistes du groupe Allianz estiment le déficit d'investissement à 17 milliards d'euros par an, soit 0,7 % du PIB. Un objectif domestique de 2030 compatible avec 1,5°C pour la France impliquerait une réduction de -52-66% par rapport aux niveaux de 1990. Un objectif suffisant de 62 % par rapport aux niveaux de 1990 serait d'environ 210 MtCO₂e, ce qui laisse un déficit d'ambition d'environ 119 MtCO₂e pour la politique climatique française. Pour atteindre des émissions nettes nulles, la France devrait diminuer la consommation primaire de charbon pour la production d'énergie de -80% par rapport à 2012, et plus que doubler la vitesse de réduction de la consommation d'énergie finale par rapport à la période pré-2019. Tous les secteurs doivent contribuer à la réduction de la demande d'énergie finale, mais ce sont les transports routiers, la sidérurgie et la chimie, ainsi que l'utilisation de l'énergie dans le secteur résidentiel, qui devront enregistrer les plus fortes baisses.


Retrouvez l'étude macro économique du groupe Allianz ici : https://bit.ly/3x3vlcd

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Les experts

Ludovic Subran

Ludovic Subran est Chef économiste du groupe Allianz, premier assureur et investisseur en Europe. Auparavant, il était Chef économiste d’Euler Hermes, filiale d’Allianz et leader mondial de l’assurance-crédit. Avant de rejoindre le secteur privé, il a travaillé à la Banque Mondiale, aux Nations-Unies et à l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques. Il enseigne l’économie à HEC et à Sciences Po. Il est diplômé de l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Analyse de l’Information et de Sciences Po.